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Présentation
Écrit et réalisé par Georges Franju, « Le sang des bêtes » oppose des scènes paisibles de la banlieue parisienne à des scènes d’abattage dans les abattoirs parisiens de la Villette et de Vaugirard. Le film documente l’abattage et la boucherie des chevaux, des bovins et des moutons dans un style hyper réaliste.
Raconté sans artifice, « Le Sang des bêtes » a été réalisé en noir et blanc, dans un souci esthétique.
Un documentaire sur les abattoirs de Vaugirard (15e) et ceux de La Villette (19e) dans les années d’après-guerre, décrivant avec précision l’abattage et le dépeçage des bêtes. La froide objectivité du commentaire reflète la tranquille conscience professionnelle des bouchers et tempère parfois avec humour la violence des scènes filmées.
L’envers de la beauté, de la paix ou du confort est la maladie, la défiguration et le pouvoir qui s’exerce sur un peuple réduit à ce que Franju nommait les « métiers d’épouvante ». Là réside l’épouvante pour Franju, dans un fantastique débarrassé de tout folklore mais qui touche à des angoisses profondes.
S’il était en couleur, il serait répugnant… la sensation que les gens ressentiraient serait une sensation physique.
Georges Franju
Certes, le film est pénible. Sans doute l’accusera-t-on de sadisme parce qu’il empoigne le drame à pleines mains et ne l’élude jamais. Il nous montre les tueurs sans haine dont parle Baudelaire. Il nous montre le sacrifice des bêtes innocentes. Il arrive parfois à rejoindre la tragédie par la terrible surprise de gestes et d’altitudes que nous ignorions et en face desquels il nous pousse brutalement.
Jean Cocteau, Sur Le Sang des bêtes, Les Cahiers du Cinéma n° 149, novembre 1963.
Le film n’a été programmé que dans les cinémas d’essai, les distributeurs n’en voulaient pas [1].
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Notes et références
↵1 | Jean-André Fieschi et André-S. Labarthe, Nouvel entretien avec Georges Franju, Les Cahiers du Cinéma n° 149, novembre 1963. |
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