Publié en 1883, « The Ethics of Diet: A Catena of Authorities Deprecatory of the Practice of Flesh-eating » (« Éthique de l’alimentation : une continuité de personnalités critiques de l’alimentation carnée ») est l’ouvrage principal d’Howard Williams (6 janvier 1837 – 21 septembre 1931), un militant de premier plan en faveur de l’humanitarisme [1] et du végétarisme.
Devenu végétarien en 1872, Williams a été l’inspirateur et l’un des membres fondateurs, en 1891 à Londres, de la Humanitarian League qui s’opposait à « toute souffrance évitable pour tous les êtres sentients « . Il a également été vice-président de la London Vegetarian Society et membre du conseil d’administration de l’Animal Defence and Anti-Vivisection Society [2].
« The Ethics of Diet » propose une histoire du végétarisme chez les grands auteurs classiques, depuis les écrits des premiers philosophes pythagoriciens de l’Antiquité jusqu’à l’époque de Williams. Parmi les auteurs mentionnés dans le livre on peut citer Ovide, Plutarque, Porphyre, Thomas More, Luigi Cornaro, Montaigne, John Ray, Voltaire, Alexandre Pope, Percy Shelley, Lamartine, Joseph Ritson et Gustav Struve. Bien que tous les auteurs mentionnés dans le livre n’aient pas été strictement végétariens, ils avaient tous une vision critique de la consommation de viande.
Dès les premières pages, se dégage l’idée que la non-consommation de viande est ancrée dans une dynamique historique et que les progrès des sciences et de la philosophie sont amenés à accélérer cette dynamique. Howard Williams était déjà persuadé que la consommation de viande sera un jour regardée avec une horreur comparable à celle que l’on éprouve aujourd’hui en pensant au cannibalisme ou aux sacrifices humains.
« The Ethics of Diet » a donné un élan important au mouvement végétarien de l’époque victorienne qui s’étend sur toute la seconde moitié du 19e siècle [3]. Il a eu une influence sur de grands végétariens contemporains de Williams, dont Mohandas Gandhi, Léon Tolstoï et Henry Stephens Salt. Tolstoï le considérait comme un « excellent livre » [4] et Henry Stephens Salt a écrit que « De tous les livres récents sur le sujet des droits des animaux, celui-ci est de loin le plus érudit et le plus exhaustif » [5].
Une traduction russe a été réalisé par Tolstoï en 1892, avec un avant-propos intitulé « La première étape » dans lequel il plaide lui-même en faveur du végétarisme. En 1896 parait une édition mise à jour avec un nouveau titre « The Ethics of Diet : A Biographical History of the Literature of Human Dietetics, From the Earliest Period to the Present Day » et un contenu enrichi avec de nouveaux chapitres sur, entre autres, l’empereur indien Asoka, Oliver Goldsmith, Henry David Thoreau, Richard Wagner et Anna Kingsford. En 2003, l’université de l’Illinois a publié une nouvelle édition avec une préface de Carol J. Adams [6].
L’édition originale de « The Ethics of Diet » est consultable en PDF en cliquant ici.
Notes et références
↵1 | L’humanitarisme est l’idée que les humains devraient être bienveillants et fournir une assistance aux autres humains dans un objectif commun de réduction des souffrances et d’amélioration des conditions de vie de l’humanité. |
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↵2 | Rod Preece (2011). Animal Sensibility and Inclusive Justice in the Age of Bernard Shaw. Vancouver: UBC Press. pp. 167–168. ISBN 9780774821124. |
↵3 | Jon Gregerson (1994). Vegetarianism: A History. Fremont, Calif.: Jain Pub. Co. p. 78. ISBN 0-87573-030-2 |
↵4 | Leo Tolstoy (1911). Essays and Letters. Translated by Maude, Aylmer. University of California Libraries. London, New York, Toronto and Melbourne: Oxford University Press, p. 83 |
↵5 | Henry Stephens Salt; Leffingwell, Albert (1894). Animals’ Rights: Considered in Relation to Social Progress. New York, London: Macmillan & Co. p. 128 |
↵6 | Gastronomica, Ethical Eating, 4 (4): 104–105. 2004-11-01. |