Présentation
Au milieu du 19e siècle, il existait trois principaux groupes de végétariens en Angleterre 1 :
- la Bible Christian Church, une communauté spirituelle fondée en 1809 à Salford par le révérend William Cowherd ;
- le Concordium (aussi appelé Alcott House), un pensionnat ouvert en 1838 à proximité de Londres dans le Surrey ;
- le Northwood Villa Hydropathic Institute, un hôpital créé durant l’hiver 1846 à Ramsgate 2 et où fut fondée la Vegetarian Society.
Le Truth-Tester a d’abord été publié à partir de 1845 en Angleterre en tant que journal anti-alcool 3 au sein du mouvement de tempérance 4. En août 1846, l’éditeur londonien William Horsell (alors directeur de l’Institut, et futur premier secrétaire de la Vegetarian Society) pris la relève et lança une nouvelle formule du journal préconisant « l’abandon total des boissons alcoolisées, des produits d’origine animale, du thé et du café, des drogues, du tabac à fumer et à priser, et des condiments » 5.
Dès la reprise de la publication en septembre 1846, le Truth-Tester présente le végétarisme comme « le prochain sujet moral pratique susceptible de faire appel à l’énergie vertueuse de la société » 6. En 1947, le journal prend son nom définitif (The Truth-Tester, Temperance Advocate and Healthian Journal) et se présente alors comme un « périodique consacré à la libre discussion sur l’anatomie, la physiologie, la diététique, la tempérance, l’hydropathie et d’autres questions affectant la santé sociale, physique, intellectuelle et morale de l’Homme » 7.
Fait notable, c’est dans The Truth-Tester qu’est publié en avril 1847 la lettre d’un lecteur suggérant la création de sociétés végétariennes à des fins « d’instructions et d’encouragement mutuels » 8. Suite à cela, lors d’une conférence organisée au Northwood Villa Hydropathic Institute le 30 septembre 1847, le nom de ce qui deviendra la première société végétarienne de l’Histoire est choisi à l’unanimité : Vegetarian Society.
Après un dernier numéro paru en mai 1848, The Truth-Tester fut remplacé par The Vegetarian Advocate (1848-1850).
Numéros
- The Truth-Tester, Temperance Advocate and Healthian Journal, vol. 1-2 (1847-1848). Il n’existe pas de version numérisée mais les deux volumes peuvent être consultés à la British Library.
Notes et références
- International Vegetarian Union, John Davis, The Origins of the ‘Vegetarians’, 2011
- International Vegetarian Union, Extracts from some journals 1843-48, 3 février 2020.
- International Vegetarian Union, John Davis, World Veganism – past, present, and future, 2010, « The Truth Tester 1846-48 – a vegan journal ».
- La tempérance désignait un important mouvement social-religieux du 19e et du début du 20e siècle. Initialement porté par les églises réformées, puis repris par l’Église catholique, ce mouvement luttait contre la consommation de boissons alcoolisées. Bien que les revendications portent d’abord sur la diminution de la consommation d’alcool, elles évoluent jusqu’à exiger l’abstinence totale, ce qui débouchera dans certains pays sur des politiques de prohibition.
- Texte original : « …entire abandonment of alcoholic drinks, animal-food, tea and coffee, drugs, tobacco and snuff, and condiments ».
- Gregory, James (2007). Of Victorians and Vegetarians: The Vegetarian Movement in Nineteenth-Century Britain. Tauris Academic Studies. pp. 31–52, 72–73, 104. ISBN 978-1-84511-379-7. Texte original : « His Truth-Tester presented vegetarianism as « the next practical moral subject which is likely to call forth the virtuous energy of society » ».
- Texte original : « A periodical devoted to free discussion on anatomy, physiology, dietetics, temperance, hydropathy, and other questions affecting the social, physical intellectual, and moral health of man ».
- International Vegetarian Union, Letters Proposing a Vegetarian Society. Texte original : « Another thing also has seemed to me desirable besides what I have just advanced – namely the occasional or periodical meeting together of vegetarians – or the formation of societies for mutual instruction and encouragement ».