19 avril 2024 – Déclaration de New York sur la conscience animale

2020 – aujourd’hui, États-Unis, Science

La Déclaration de New York sur la conscience animale a été adoptée en 2024 par plus de 500 scientifiques. Elle reconnaît la possibilité de la conscience chez une grande variété d’animaux, dont les invertébrés, et appelle à responsabiliser nos pratiques.

Précédemment

En 2012, les scientifiques signataires de la Déclaration de Cambridge sur la conscience déclaraient que « les humains ne sont pas seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience ». Cette déclaration marquait une étape décisive dans la reconnaissance de la sensibilité et de la conscience des animaux.

En 2019, la Déclaration de Toulon sur la personnalité juridique de l’animal appelait à une évolution concrète du droit pour sortir les animaux de la catégorie des choses dans laquelle ils sont encore très majoritairement relégués.

Déclaration de New York sur la conscience animale

Initiée par trois philosophes spécialistes de la conscience animale, Kristin Andrews (York University), Jonathan Birch (London School of Economics) et Jeff Sebo (New York University), la Déclaration de New York sur la conscience animale a été présentée le 19 avril 2024 lors d’une conférence à l’Université de New York 1. Initialement cosignée par plus de 80 scientifiques et philosophes de premier plan 2 (Robert Elwood pour les crustacés, Culum Brown pour les poissons, Lars Chittka pour les abeilles, Nicky Clayton pour les oiseaux, Alexanda Schnell pour les céphalopodes, etc.), elle marque un tournant dans la reconnaissance de la vie mentale des animaux.

Actualisation rigoureuse et robuste de la Déclaration de Cambridge, la Déclaration de New York constitue une reconnaissance des preuves scientifiques que la conscience ne se limite pas aux humains et à certaines espèces de grands singes 3 mais qu’elle s’étend à une large variété d’animaux : les mammifères et les oiseaux, mais aussi de nombreux vertébrés (y compris les reptiles, les amphibiens et les poissons) et invertébrés (y compris les mollusques céphalopodes, les crustacés décapodes et les insectes). Tous ces animaux sont probablement conscients, vivent une expérience subjective du monde et ressentent des sensations telles que la douleur, le plaisir et la faim.

Des comportements comme l’apprentissage, la planification d’actions ou la résolution de problèmes fournissent des preuves irréfutables de la sophistication cognitive des invertébrés, ce qui indique que la capacité à ressentir des émotions est probablement répandue dans tout le règne animal 4. Malgré des avancées rapides 5, ces découvertes soulignent la nécessité de repenser notre approche de la conscience chez les animaux dont la perception du monde est la plus éloignée de la nôtre : les reptiles, les insectes et les mollusques 6.

La Déclaration de New York invite enfin à considérer les implications éthiques de ces résultats sur nos relations avec les animaux, qu’il s’agisse de mammifères, d’oiseaux, de vertébrés ou d’invertébrés, et à intégrer à nos pratiques un principe de précaution concernant la conscience animale (qu’il serait « irresponsable d’ignorer »), dans l’objectif premier d’atténuer leurs souffrances.

Lorsqu’il existe une possibilité réaliste d’expérience consciente chez un animal, il est irresponsable d’ignorer cette possibilité dans les décisions qui impactent cet animal.

Déclaration de New York sur la conscience animale, 2024, Article 3 7.

Consulter la Déclaration de New York sur la conscience animale.

Notes et références

  1. The New York Declaration on Animal Consciousness, Launch Event.
  2. Ils étaient 577 trois mois plus tard.
  3. Medium, illiam S Lynn, Liv Baker, and Barbara J. King, Evaluating the NY Declaration on Animal Consciousness, 6 mai 2024.
  4. Animal Ethics, The New York Declaration on Animal Consciousness stresses the ethical implications of animal consciousness, 24 avril 2024.
  5. The New York Declaration on Animal Consciousness, Background.
  6. Nature, Do insects have an inner life? Animal consciousness needs a rethink, 19 avril 2024.
  7. Texte original : « When there is a realistic possibility of conscious experience in an animal, it is irresponsible to ignore that possibility in decisions affecting that animal ».