Le Plant Based Treaty est un traité international visant à lutter contre la crise climatique et à protéger les écosystèmes en mettant fin à l’expansion de l’élevage, en reforestant les territoires et en encourageant l’adoption d’une alimentation plus végétale.
Origines
Le Plant Based Treaty a été initié par Animal Save Movement, un réseau international de militants engagés contre l’exploitation animale. Si son objectif de réduction des impacts de l’élevage sur l’environnement et les animaux est inédit, son concept s’inspire directement du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles de 2019 [1] qui vise à mettre fin à l’extraction des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz).
L’appel à signer le Traité a été lancé le 31 août 2021 par la mise en ligne d’un site internet et des actions synchronisées dans plus de 50 villes au niveau mondial.
Principes
Le Traité s’appuie sur les objectifs de l’Accord de Paris [2] et liste une série de mesures destinées à mettre fin aux dommages environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, pollution de l’eau et de l’air, etc.) liés à l’alimentation carnée.
En effet, l’élevage contribue de manière significative au réchauffement climatique en raison des émissions de méthane et de protoxyde d’azote, deux puissants gaz à effet de serre, et du dioxyde de carbone libéré par les terres utilisées pour l’élevage [3].
Les signataires s’engagent à placer l’évolution des systèmes alimentaires au premier plan de la lutte contre la crise climatique via la mise en place de mesures reposant sur trois grands principes :
- Principe 1. Prévenir l’exacerbation du problème : pas de changement d’affectation des terres, y compris de déforestation, pour l’élevage.
- Principe 2. Éliminer les causes du problème : promouvoir les aliments d’origine végétale et assurer une transition active des systèmes alimentaires d’origine animale vers ceux d’origine végétale.
- Principe 3. Renforcer la résilience et atténuer le changement climatique : restaurer les écosystèmes clés et reboiser la terre.
Parmi les mesures proposées : l’interdiction de la création de nouveaux élevages et abattoirs, l’adoption de menus végétalisés dans la restauration collective ou encore l’arrêt des subventions à la publicité pour la viande, les produits laitiers et les œufs.
Signataires
Le Traité peut être signé en tant qu’individu, organisation, entreprise ou ville, chacun pouvant ensuite sensibiliser l’opinion publique à son échelle.
En janvier 2024, plus de 140 000 personnes ont rejoint le Plant Based Treaty, parmi lesquelles des lauréats du prix Nobel, des personnalités politiques, des scientifiques, des athlètes et des célébrités.
Le 8 septembre 2021, Boynton Beach en Floride est devenue la première ville à signer le Plant Based Treaty, rejoint le 18 octobre 2022 par une deuxième ville américaine : Los Angeles. Le 30 janvier 2024, Amsterdam est devenue la 26e ville et la première capitale européenne à s’engager.
À ce jour, aucune ville française n’a encore signé le Traité.
Cliquez-ici pour accéder au site du Plant Based Treaty.
Notes et références
↵1 | Lui-même inspiré du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires signé le 1er juillet 1968 par les États-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et quarante autres États signataires. |
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↵2 | Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, les pays signataires se sont engagés à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous de 2 °C » (et de préférence 1,5 °C) au-dessus des niveaux préindustriels. |
↵3 | Eisen MB, Brown PO (2022) Rapid global phaseout of animal agriculture has the potential to stabilize greenhouse gas levels for 30 years and offset 68 percent of CO2 emissions this century. PLOS Clim 1(2): e0000010. https://doi.org/ 10.1371/journal.pclm.0000010 |