1812 – Publication de « A New System of Vegetable Cookery » de Martha Brotherton, le premier livre de cuisine végétarienne

1800 – 1899, Alimentation, États-Unis, Livres

L’histoire du premier livre de cuisine végétarienne commence à Salford, en Angleterre, immédiatement à l’ouest de Manchester, où le pasteur William Cowherd fit découvrir les principes de l’abstinence de la consommation de chair à la congrégation religieuse chrétienne de la ville.

En 1809, William Cowherd fonde la “Bible Christian Church”, une secte chrétienne dont les membres s’engageaient à suivre un régime végétarien et à s’abstenir de consommer de l’alcool [1] comme prôné par le mouvement de tempérance [2]. Le pasteur insistait sur le fait que l’alimentation végétarienne était la plus favorable à la santé et que la consommation de viande était contre nature, insistant sur les liens entre végétarisme et foi religieuse.

Martha et Joseph Brotherton étaient un couple éminent de la Bible Christian Church, et c’est en 1812 que Martha Brotherton publie le premier livre de cuisine végétarienne. Initialement publié anonymement sous le titre « A New System of Vegetable Cookery » comme périodique en 1812 [3], une deuxième édition paraît en 1821, puis une troisième en 1829 sous son titre le plus connu « Vegetable Cookery ». La quatrième édition, publiée toujours anonymement « by a lady » (par une dame) en 1833 sous le titre « Vegetable Cookery : With an Introduction, Recommending Abstinence from Animal Food and Intoxicating Liquors » contenait 1 261 recettes et était accompagnée d’une introduction de son mari Joseph Brotherton. Une cinquième édition est publiée en 1839.

Plusieurs membres de la Bible Christian Church joueront des rôles clés lors de la création de la Vegetarian Society en 1847. Parmi eux, James Simpson, un riche industriel qui deviendra le premier président de la Vegetarian Society, et Joseph Brotherton, successeur de William Cowherd à la tête de la Bible Christian Church depuis sa mort en 1816 et député de Salford à la Chambre des communes depuis 1932.

Avec une sixième et dernière édition publiée en 1852 avec un avant-propos de James Simpson, il est reconnu que « le livre de Brotherton a servi de guide aux Américains qui ont commencé à s’identifier comme végétariens dans les premières décennies du XIXe siècle » [4] et qu’il « a été extrêmement important pour le mouvement, formant la base de la plupart des ouvrages ultérieurs sur la cuisine végétale » [5].

Cliquez-ici pour consulter la quatrième édition de 1833 intitulée « Vegetable Cookery: With an Introduction, Recommending Abstinence from Animal Food and Intoxicating Liquors » au format PDF.

Notes et références

Notes et références
1 Gordon, Alexander; Sellers, Ian (25 May 2006). Cowherd, William (1763–1816), a founder of the Bible Christians (Cowherdites) and vegetarian. Oxford Dictionary of National Biography.
2 La tempérance désignait un important mouvement social-religieux contre la consommation de boissons alcoolisées. Initialement issu des églises réformées, puis repris par l’Église catholique, le mouvement incitait la population à contrôler sa sommation d’alcool. Bien qu’une consommation modérée soit prônée dans un premier temps, les revendications évoluent jusqu’à exiger l’abstinence totale, ce qui débouchera dans certains pays sur des politiques de prohibition.
3 Antrobus, Derek. (1997). A Guiltless Feast: The Salford Bible Christian Church and the Rise of the Modern Vegetarian Movement. City of Salford Education and Leisure. p. 72. ISBN 978-0901952578
4 Baughman, James L; Ratner-Rosenhagen, Jennifer; Danky, James P. (2015). Protest on the Page: Essays on Print and the Culture of Dissent Since 1865. University of Wisconsin Press. pp. 114-115. ISBN 978-0-299-30284-9
5 Gleadle, Kathryn. The Age of Physiological Reformers: Rethinking Gender and Domesticity in the Age of Reform. In Arthur Burns, Joanna Innes. (2003). Rethinking the Age of Reform: Britain 1780-1850. Cambridge University Press. p. 216. ISBN 0-521-82394-3