Joseph Ritson était un antiquaire anglais bien connu. Devenu végétarien en 1772 à l’âge de 19 ans, Ritson fut également un fervent défenseur des idéaux de la Révolution française et un militant influent en faveur du bien-être animal et de la nécessité éthique d’une alimentation végétarienne.
En 1802, après avoir essuyé de nombreux refus, Joseph Ritson parvient à faire publier son livre « Essai sur l’abstinence d’aliments d’origine animale en tant que devoir moral » (An Essay on Abstinence from Animal Food, as a Moral Duty) par Sir Richard Phillips, également végétarien. C’est l’un des premiers ouvrages à plaider en faveur du végétarisme en se basant sur des réflexions éthiques.
Dans cet ouvrage, Joseph Ritson présente l’alimentation carnée comme cruelle et inutile et fait valoir que la seule chance d’accéder au bonheur est de développer des vertus morales supérieures de bienveillance, de justice et d’humanité en adoptant un régime végétarien. Il développe également l’idée selon laquelle un régime alimentaire carné n’est pas naturel pour l’humanité et est une cause de maladie et de souffrance.
Athée, Joseph Ritson n’utilise pas d’arguments de nature religieuse pour justifier le végétarisme. Il essaye d’éliminer les frontières qui distinguent les humains des animaux (en montrant par exemple que le langage n’est pas le propre de l’humain) et est le premier qui fait du végétarisme un impératif moral. Ses réflexions influenceront fortement le mouvement végétarien et nombre de ses arguments seront plus tard utilisés dans des publications en faveur du végétarisme.
A sa sortie, plusieurs critiques de l’époque relèveront toutefois des incohérences entre les réflexions de Joseph Ritson et le fait qu’il consomme encore du lait et des œufs, deux produits d’origine animale également sources de souffrances pour les animaux.
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